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Libération

Le marketing, pilier de la réussite

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En vingt et un ans, le créateur de la station a sublimé son concept.
publié le 19 novembre 2002 à 1h49

«C'est un vieux rêve d'adolescent qui se réalise.» En ce jour de triomphe médiamétrique, Jean-Paul Baudecroux a des accents de midinette hissée sur le podium des stars. Pour le patron historique de NRJ, c'est effectivement un rêve qui se réalise, mais qui n'a plus vraiment la fougue romantique de l'adolescence. S'il l'a jamais eue. «On est partis de 20 m2 aux Buttes Chaumont, raconte-t-il. Un petit appartement de la rue du Télégraphe. La console sur l'évier, l'émetteur dans la baignoire-sabot. On n'avait pas le téléphone, on utilisait la cabine publique en bas.» Pour hisser la petite radio associative née à Paris en juillet 1981 au rang de première radio de France et même d'empire médiatique, il a fallu la hargne d'un véritable homme d'affaires. A l'image de cette panthère noire, enseigne du groupe.

Le 8 décembre 1984, ils sont plus de 150 000 à descendre dans la rue, juste après le bahut, pour défendre «leur» radio, NRJ. Ils ont 15 ans de moyenne d'âge, des jeans, des écharpes Benetton et des slogans basiques, «NRJ vaincra», «NRJ on t'aime», «Sauvons la plus belle des radios». Une débauche d'énergie bon enfant («Ne marchez pas sur les pelouses») qui surprend même les dirigeants de NRJ, et ce, pour une petite suspension de trente jours. Motif : NRJ transgressait la loi en écrasant ses voisines de la bande FM avec son émetteur superpuissant. Avec eux, la crème du show-bizz, Johnny, Dalida, Mylène Farmer, mais aussi des représentants de CBS, Barclay ou Pathé. C'était il y a prè