Menu
Libération
Éditorial

Manque de volonté

Article réservé aux abonnés
publié le 19 novembre 2002 à 1h49

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. On ne peut guère s'étonner que, trois ans après le naufrage de l'Erika, une marée noire aussi catastrophique, voire plus, menace à nouveau de souiller les côtes européennes, à la suite de l'avarie du pétrolier Prestige au large de la Galice. Ce navire a tout d'une poubelle flottante. Bâti il y a vingt-six ans, sur des plans périmés, son entretien était probablement minime puisqu'il aurait servi de simple entrepôt de stockage ces derniers mois. Comme c'est souvent le cas, cette coque de noix chargée d'un produit des plus dangereux pour l'environnement voguait dans une zone que tous les marins savent difficiles, et pas très loin des côtes...

L'affaire démontre que le transport maritime international, une des artères vitales des échanges commerciaux, continue d'être miné par une forme de piraterie organisée. Y contribuent les armateurs véreux qui affrètent des cercueils flottants, mais aussi les gouvernements irresponsables des micro-Etats qui vendent yeux fermés la complaisance de leurs pavillons. Sans disculper les négociants, qui n'ont d'autre souci, outre des coûts de transport minimums, que d'échapper aux obligations fiscales et réglementaires en vigueur dans les pays industrialisés, et de diluer leurs responsabilités pénales et financières.

Il n'y aura jamais en mer de risque zéro. Mais on connaît les solutions pour minimiser les risques de naufrage : des bateaux modernes (à double coque pour les pétroliers), régulièrement entre