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Libération

Les «marges arrière» ou l'opacité en avant

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Ce système maintient le flou autour de la fixation des prix.
publié le 22 novembre 2002 à 1h51

De la transparence ! En annonçant hier un renforcement des contrôles sur les pratiques commerciales de la distribution, le gouvernement vise d'abord, et implicitement, la pratique des «marges arrière», qui rendent particulièrement opaque le système de fixation des prix de la plupart des produits en vente dans les rayons des grandes surfaces. Si les agriculteurs en colère ne sont pas tous concernés par cette pratique ­ elle ne s'applique pas aux produits frais ­, ils en paient indirectement la facture.

De quoi s'agit-il ? Concrètement, pour occuper les meilleures têtes de gondole d'un hyper, pour être à hauteur de regard dans un rayon, pour pouvoir figurer dans les catalogues de promotion ou participer aux opérations commerciales de l'enseigne, les gros industriels, comme les petits producteurs, sont obligés de consentir de très grosses ristournes aux Carrefour, Auchan et autres Cora... Rabais qui peuvent représenter entre 25 et 45 % du prix d'un produit. Ces centaines de millions d'euros économisés par les hypers constituent les fameuses «marges arrière», qui gonflent directement leurs bénéfices.

Loi Galland. Elles contribuent également au maintien de prix élevés. Car, pour continuer à avoir eux aussi des marges confortables, les fournisseurs intègrent dans leur prix de vente aux distributeurs le montant de ces «ristournes» qu'ils devront consentir aux grandes enseignes. Certes, les hypers pourraient baisser les prix en rayon de manière à faire profiter le consommateur des «ra