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Libération
Éditorial

Syndromique

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

On connaît la «maladie de Juppé» qui consiste à mettre en grève une portion de France significative avant les fêtes de fin d'année. Encore baptisée «syndrome de décembre 1995», l'affection est redoutée par le gouvernement Raffarin qui, depuis son arrivée aux affaires, a pris soin de ne pas fournir prétexte à rechute. Il y a donc ironie aujourd'hui à voir la FNSEA, dont les liens avec la chiraquie sont connus, le taquiner en plein martyr josébovien et à quelques jours du mois syndromique. L'organisation syndicale a lancé ses troupes à l'assaut de la grande distribution alors que les routiers menacent de mettre leurs camions en travers des routes. Déjà se profile la question : France bloquée roulerait-elle encore à droite ? Raffarin, en dépit d'une bonne fortune sondagière qui ne se dément pas, ne veut pas attendre la réponse. Il a fait donner ses ministres pour convaincre les patrons routiers qu'il fallait lâcher davantage, et les agriculteurs qu'avec Chirac à l'...lysée leurs revendications, pourtant pas nouvelles, ne tomberaient pas dans l'oreille d'un sourd. L'ancien ministre défenseur du petit commerce veut voir cesser l'agitation avant que, mardi, cheminots et autres manifestent à Paris pour la défense du service public. Non que ces mouvements aient partie liée mais, fussent-il divers, leur accumulation n'en risque pas moins de faire tache. Trop de tensions sociales à l'heure où la rigueur menace, pourrait finir par peser sur le moral des Français. Et par nuire à l'image