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Libération

«L'Europe finira bien par l'accepter»

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publié le 27 novembre 2002 à 1h54

Tôt ou tard, la Turquie fera partie de l'Union européenne. Ils en sont convaincus. Réunis hier soir pour l'inauguration d'un nouveau local de l'association Acort (Assemblée citoyenne des originaires de Turquie, qui regroupe des immigrés de longue date plutôt laïques), dans le Xe arrondissement parisien, les convives d'origine turque sont unanimes. «L'Europe finira bien par l'accepter, car la Turquie peut être un excellent laboratoire pour les Occidentaux et leur apprendre comment s'entendre avec un pays musulman», estime ainsi un avocat, ancien du barreau d'Istanbul, installé en France depuis vingt ans.

La déclaration de Valéry Giscard d'Estaing, pour qui «la capitale de la Turquie n'est pas en Europe» (lire pages 2 et 3), n'a pas vraiment blessé les proches de l'association. Sevinç, 30 ans, regrette juste «les arguments fallacieux» qu'elle a entendus ici et là. Cette Française, dont les deux parents d'origine turque sont également français, dit «on» pour parler de son pays d'origine. «On est déjà dans l'Europe, ne serait-ce qu'au niveau économique, estime-t-elle d'un ton énergique. Et Chypre ? C'est un pays européen ? Et la Russie ?»

Dans l'ensemble, les visiteurs installés autour d'un buffet ­ turc ­ appétissant pensent que l'ancien président de la République a eu le mérite d'énoncer les choses clairement. «Il a eu le courage de dire ce que les hommes politiques occidentaux pensent profondément», reconnaît un participant. C'est-à-dire que le véritable obstacle, c'est la reli