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Analyse

Le «grand dessein» du Président.

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Chirac s'affiche en vert mais les résultats se font attendre.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Le 3 avril 2001, à Orléans, Jacques Chirac s'est définitivement peint en vert. Depuis ce jour, le premier écologiste, en France comme au niveau international, c'est lui. Dans un de ces discours qu'il aime à qualifier de «fondateurs», il dégaine le concept de «l'écologie humaniste» et réclame le vote par le Parlement d'une «charte de l'environnement» adossée à la Constitution. Avec son art du grand écart, le chef de l'Etat plaide pour une fiscalité écologique, mais «sans créer plus d'impôts». Il défend le nucléaire, mais «en maintenant au plus haut l'exigence de sécurité».

«Culot». A un an de la présidentielle, la sortie chiraquienne embarrasse Lionel Jospin aux prises avec des Verts turbulents. Plutôt que de répondre sur le fond, la gauche préfère railler la nouvelle conversion du «tenant de l'agriculture productiviste» ou du «bétonneur pompidolien à Paris». A droite, ce nouveau coup de «culot» du patron amuse. Tous sous-estiment sa capacité à aller piocher dans l'air du temps des thèmes porteurs pour en récupérer les dividendes politiques.

Sa démarche n'a rien d'improvisée. Depuis la défaite des législatives de 1997, l'Elysée planche sur la question environnementale. Il y a le très médiatique Nicolas Hulot, ami des Chirac depuis une quinzaine d'années, qui, aux yeux du Président, est LA référence en matière d'écologie. Mais il y a surtout des conseillers comme Stéphane Dupré La Tour, Jérôme Bonnafont (encore aujourd'hui présents à l'Elysée) et Valérie Pécresse, qui alimentent