Les trois attentats anti-israéliens d'hier ont-ils les mêmes commanditaires, c'est-à-dire le terrorisme palestinien et arabe, comme l'a laissé entendre Ariel Sharon ? C'est peu probable, même si c'était dans l'intérêt politique immédiat et dans la logique du Premier ministre israélien de le laisser entendre. N'a-t-il pas profité de l'occasion pour presser les électeurs du Likoud de le préférer à son rival Netanyahou ? Et ne cherche-t-il pas, depuis le 11 septembre 2001, à «coller» au plus près des Etats-Unis en assimilant systématiquement le terrorisme palestinien (à l'origine d'essence plus nationaliste que religieuse) au terrorisme internationaliste et antioccidental de la nébuleuse Al-Qaeda ? Tout comme le fait, avec encore plus d'outrecuidance, un Vladimir Poutine quand il entend ramener le combat des indépendantistes tchétchènes à un simple complot terroriste.
S'il est plus que probable que la tuerie de Beit Shean s'inscrit dans la longue liste des actions terroristes palestiniennes, il est trop tôt, à ce stade de l'enquête, pour procéder par affirmation catégorique à propos des attentats de Mombasa. Beaucoup d'éléments plaident pourtant en faveur d'une action pilotée par les tenants de l'internationalisme islamique. A commencer par les dernières déclarations anti-israéliennes et antisémites attribuées à Oussama ben Laden et sans oublier le lieu du crime, cette corne de l'Afrique si proche du Yémen et de l'Arabie Saoudite, littéralement contaminée par le terrorisme islam