Tous en choeur, à gauche toute ! Le recadrage gauchisant défendu pour le PS par Emmanuelli n'est qu'un exemple du tropisme centrifuge qui saisit les formations de la défunte gauche plurielle. Il a frappé au PCF avec l'éviction de Hue par Buffet, il pointe son nez chez les Verts avec Lipietz et il touche même Attac, où le nouveau secrétaire s'intronise par un discours de politique intérieure de vieux croyant communiste.
La double défaite du printemps dernier a interdit les retouches simplement cosmétiques, résonnant plutôt comme une sommation de décliner son identité. D'où un fort prurit introspectif qui a saisi tout ce que le camp progressiste compte de familles. Or, tout en se surveillant l'un l'autre du coin de l'oeil, tous regardent dans la même direction, à sénestre, voire y foncent tête baissée.
Après vingt ans de pragmatisme à contrecoeur, n'est-il pas naturel de s'offrir un peu de romantisme ? Et, à défaut de meilleure boussole, sur quoi d'autre régler ses pas que sur ce retour de balancier que beaucoup interprètent comme un retour au bercail ? Il faut remarquer aussi que l'empressement de ces partis à jeter par-dessus bord ce qui faisait leur ordinaire voici seulement quelques mois démontre la légèreté du bagage programmatique avec lequel ils se sont présentés devant les électeurs. Car on largue plus facilement un panier qu'on sait vide.
Pendant que la gauche de gouvernement s'épuisait à la tâche à grand renfort d'esprit de sérieux, l'extrême gauche assurait le spectacl