La Rochelle, envoyé spécial.
Jacques Nikonoff, professeur d'économie à Paris-VIII, a été élu hier, à l'unanimité du conseil d'administration, président de l'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens. Ce quinquagénaire discret, peu connu du grand public, et parfois des militants eux-mêmes, a été choisi par son prédécesseur, Bernard Cassen, président-fondateur d'Attac. Ouvrier soudeur devenu expert financier, énarque et communiste, Nikonoff assume tranquillement ses paradoxes. Car ce profil atypique répond aux attentes des altermondialistes.
Petit-fils d'émigré russe. Petit-fils d'émigré russe, né de parents encartés au PCF, Nikonoff fut soudeur à l'usine Norton de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Dans les années 70, il se lance dans le syndicalisme et grimpe les échelons de la CGT. Jusqu'à son licenciement en 1981. «J'ai connu le chômage, j'étais très mal. Pour surmonter ça, je me cultivais, je lisais beaucoup. Aragon surtout.» Grâce au maire communiste d'Aulnay-sous-Bois, il prend en charge l'insertion des 16-18 ans dans cette ville de la banlieue. En 1983, la mairie passe à droite, et Nikonoff repasse par la case chômage. Il reprend des études de sciences de l'éducation, et intègre l'ENA en 1984. Il rend alors sa carte du PCF. Seize ans plus tard, Robert Hue le rappellera pour une courte expérience à la direction du parti.
Oreille. A la sortie de l'ENA, Nikonoff choisit la Caisse des dépôts et consignations et se retrouve aux Etats-Uni