Vêtu d'un gros blouson, il attend dans le froid, devant les bureaux que le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies a installés dans l'urgence aux portes du centre de Sangatte. Cet Irakien ne sait pas très bien ce qu'il fait là. «J'y vais pour une interview. Ils nous demandent si on veut aller au Canada ou aux Etats-Unis», se hasarde-t-il. Pourtant, les agents onusiens, dont la présence à Sangatte a été très controversée, ne sont pas là pour organiser l'immigration vers un pays ou un autre. Ni pour faire un tri, une présélection de ceux qui peuvent obtenir le statut de réfugié. Les sept équipes du HCR mènent chaque jour des entretiens en arabe, kurde ou farsi, pour identifier les pensionnaires de Sangatte. «On fait le travail d'un conseiller d'orientation. On entend la personne, on donne des informations et on esquisse des solutions, comme pour les mineurs isolés ou les rapprochements familiaux», résume Corinne Perthuis, porte-parole du HCR.
Itinéraires. Certaines s'imposent rapidement. Comme pour cet Iranien, installé à Sangatte et dont le HCR a découvert qu'il avait obtenu le statut de réfugié... en Autriche. Lassé d'attendre, il était parti avant d'être fixé sur son sort. Mardi dernier, il a quitté le camp pour Vienne. Une solution a également été trouvée pour Jawaid, un Afghan volontaire pour un rapatriement. Il se déplace en béquilles, sa jambe gauche est blessée depuis qu'il a sauté d'un camion qui l'emmenait en Angleterre. «Quand est-ce que je rentre ? J'aime m