Antoine Math, membre du bureau du Groupe d'information et de soutien aux immigrés (Gisti).
«La décision de la RATP est une bonne nouvelle. Il faut saluer le symbole et la bonne volonté de certains syndicats qui ont accepté de faire évoluer les choses intelligemment. Les emplois fermés ont des effets néfastes indirects : par exemple, les jeunes Français issus de l'immigration intériorisent l'interdit d'accès à la fonction publique à cause de la nationalité alors même qu'ils pourraient postuler. Et n'osent pas passer les concours. Par ailleurs, il y a aussi des effets de contagion, dans le privé mais aussi dans d'autres administrations publiques qui instituent des critères de nationalité alors même qu'ils n'ont pas lieu d'être. Sans volonté xénophobe. Par ailleurs, la décision de la RATP n'est pas un cas isolé, même si les autres ont été plus discrets. C'est déjà arrivé, comme dans les années 80 chez Elf-Aquitaine ou à la Seita. Les règles ont changé aussi dans la banque et la finance ; en 1983-1984, l'Inra et le CNRS ont eu l'autorisation de recruter des chercheurs étrangers... Les choses devraient bouger aussi à l'ANPE dans les mois à venir. Comment justifier qu'une administration qui lutte contre les discriminations pratique elle-même la discrimination à l'embauche ? On a l'impression que le travail associatif commence à faire effet. Et puis, cette clause finira bien par tomber. On peut admettre que certains postes restent fermés, ceux qui touchent au nucléaire ou à la sûret