Odile Beillouin, secrétaire générale de la CFDT, chargée de la discrimination.

«La décision de la RATP est une bonne décision, un premier verrou qui saute. Pour faire avancer les choses en matière d'intégration, en matière de représentation, pour lutter contre le racisme, le travail est le meilleur endroit qui soit. En côtoyant des gens d'autres nationalités, d'autres origines, on se rend compte qu'on n'est pas si différent que ça. En passant par la communauté de travail, on prend les problèmes d'une autre manière et on y répond sans doute plus facilement. Syndicalement, on affirme depuis 1973 que toutes les personnes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le travail fait partie de ces droits et permet de s'intégrer. Après tout, il est logique qu'une entreprise publique ouvre ses portes à tous les citoyens. On peut même d'ailleurs se demander quel besoin la direction de la RATP a de justifier sa décision. Les explications ne devraient même pas être nécessaires. C'est bien la preuve que cette évolution n'est pas naturelle en France. Il reste des étapes à franchir, pour inciter les entreprises du secteur privé à aller dans ce sens. Notamment par l'affichage de politiques publiques claires en la matière. C'est aussi pour cela qu'il ne faut pas dissocier les problèmes d'accès aux emplois publics des problèmes de discrimination ou de la politique en matière d'immigration. L'action en justice est aussi un moyen de faire progresser l'égalité au travail. Et nous devons aussi fair