Copenhague envoyés spéciaux
Le bout du chemin pour l'Europe de l'Est, une porte entrebâillée pour la Turquie. Les Quinze ont tenu, vendredi, à Copenhague, leurs paris : boucler les traités d'élargissement avec dix pays candidats conviés à entrer dans l'Union dès 2004 ; confirmer l'arrivée, en 2007, de la Bulgarie et de la Roumanie ; et promettre à la Turquie d'ouvrir des négociations d'adhésion, sous conditions, en 2005. Avec «une vraie émotion», le président français, Jacques Chirac, a salué, dans sa conférence de presse finale, ce tournant qui marque «la volonté d'enraciner toujours plus profond la stabilité et la paix dans notre continent».
Menaces turques. Le psychodrame turc était attendu, il a eu lieu. Le forcing d'Ankara, appuyé par les Etats-Unis, pour obtenir un rendez-vous dès 2003, s'est avéré contre-productif. Au cours du dîner de jeudi, la présidence danoise de l'Union a proposé de s'en tenir au calendrier franco-allemand. En décembre 2004, sur la base d'un rapport de la Commission, le Conseil européen examinera si la Turquie respecte les critères politiques (démocratie, droits de l'homme, respect des minorités, etc.) pour prétendre adhérer. Si oui, les négociations s'ouvriront «sans délai», ce qui est mieux que la date du 1er juillet 2005 initialement suggérée par Paris et Berlin. Ankara craignait de faire les frais d'un veto de certains des nouveaux Etats membres, par exemple de la Pologne catholique, dont l'entrée a lieu le 1er mai 2004. D'où l'insistance des T