Il ne lui manque que la parole. Pour l'instant. Mais ni totalement parti, ni vraiment revenu, Lionel Jospin agace déjà ses camarades. La base lui reproche d'avoir déserté sans avoir rendu de comptes quand le sommet voudrait bien faire table rase du passé pour plancher, l'esprit libre, sur l'avenir. Bref, à force de jouer les statues de plus en plus voyantes et de moins en moins immobiles, l'ancien Premier ministre sème le trouble dans les rangs du PS. Et complique un peu plus la tâche de François Hollande. Difficile pour le premier secrétaire, ballotté depuis six mois, de s'ébrouer comme un vrai chef quand toute la galaxie socialiste ne parle que du retour en scène de son ex-tuteur. Et lance les paris sur la date du coup de main que Jospin devrait donner à celui qu'il a installé aux commandes de la Rue de Solférino en 1997. Un jour ou l'autre, peut-être dès le mois de janvier, il pourrait annoncer, en «militant socialiste» qu'il est redevenu, qu'il votera, bien sûr, pour la motion Hollande lors du congrès de Dijon de mai prochain. «Lionel est derrière François et le dira en temps et en heure», confirme un de ses proches.
Carnet de bal. Par petites touches, d'une apparition télévisée lors de la finale de Coupe Davis de tennis à son retour à la section de la Chapelle-Goutte d'Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, Jospin a «banalisé» sa résurrection. «Une superbe opération de com, s'enflamme un dirigeant du PS. Pendant sa campagne, il avait voulu, en vain,