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Libération

Les ONG commencent à trouver un écho

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Le combat pour les conditions de travail en Chine a débuté il y a dix ans.
publié le 17 décembre 2002 à 2h10

«Savez-vous comment sont fabriqués les jouets que vous offrez à vos enfants ?» C'est, en substance, la question posée aux consommateurs européens par un ensemble d'ONG qui dénoncent les conditions de production en Chine, d'où viennent l'essentiel des jouets vendus dans le monde. A l'origine de leur mobilisation, deux ONG de Hongkong, HKCIC et AMRC (1), fondées en 1993, après deux incendies qui, à six mois d'intervalle, avaient ravagé deux usines de fabrication de jouets appartenant à des firmes de Hongkong, en Thaïlande et en Chine. 276 ouvriers étaient morts, 569 blessés. Bilan choquant qui s'explique notamment par le «trois en un» : un seul bâtiment regroupant ateliers de production, stocks de matières premières et dortoirs des ouvriers. HKCIC et l'AMRC se battent pour obtenir des compensations pour les victimes ou leurs familles et améliorer le sort des ouvriers du secteur. Elles enchaînent les enquêtes sur les conditions de travail et alertent ONG et syndicats européens sur l'exploitation «made in China».

Quota. Selon HKCIC (2), les ouvrières ­ l'industrie du jouet emploie surtout des jeunes femmes ­ travaillent douze à seize heures par jour pour l'équivalent de 37 à 61 euros par mois. La direction en déduit frais de logement et de nourriture. Elles sont payées à la pièce mais doivent fournir un quota quotidien. En haute saison ­ la moitié des commandes de jouets sont passées entre juillet et septembre ­, elles assurent 72 heures par semaine. En basse saison, elles sont r