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Libération

Farah, 12 ans, fauchée par un récidiviste

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Les parents dénoncent une enquête bâclée et une justice tardive.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Les mains du père glissent sur le carrelage de la table de cuisine. Il retourne un livret scolaire, le tend. Avant de le rendre aux parents, quelqu'un a écrit sur la couverture, en lettres capitales : «ELEVE DCD.» Farah allait avoir 13 ans. Elle était en cinquième, dans un collège de La Ricamarie, dans la banlieue de Saint-Etienne, quand une voiture l'a fauchée, en mai 2001. «Il y a quatre-vingt-deux semaines», précise la mère, sans avoir besoin de compter. Les parents attendent le procès. Ils ressassent leurs questions, se noient parfois dans des détails, dénoncent l'enquête bâclée. Pour eux, pour l'instant, seul le conducteur a été épargné. Il avait déjà commis plusieurs infractions graves au code de la route. Et avait même renversé deux piétons, trois ans avant le drame, dans la rue où il allait tuer Farah.

Avertissements. L'enfant venait de quitter l'école. C'était un lundi, le 21 mai 2001, en fin d'après-midi. Elle rentrait en courant, avec deux copines. Depuis des semaines, un panneau barrait le trottoir, du côté du collège: «Piétons passez de l'autre côté», à cause d'un toit qui menaçait de s'écrouler. Mais pas de passage clouté. Courant toujours, Farah est passée ce jour-là entre une camionnette et une petite voiture, arrêtées au feu rouge. Une dame, au volant, a eu le temps de remarquer un «joli sourire». Puis une voiture venant d'en face a fauché l'adolescente. Le pare-chocs l'a heurtée, puis elle a rebondi sur le pare-brise, avant de retomber. Yannick L., 23 ans, c