Michel Reynaud est chef de service de psychiatrie et d'addictologie de l'AP-HP à l'hôpital universitaire Paul-Brousse de Villejuif. Il revient ici sur l'importance de la lutte contre l'alcool au volant.
Quelle est la responsabilité de l'alcool dans les accidents ?
Nous avons étudié sur trois ans et demi 500 000 accidents, dont 28 000 mortels, au moment où le taux est passé à 0,5 gramme. Les résultats montrent que, la nuit, 61 % des accidents mortels ont une alcoolémie positive (68 % le week-end), et que 60 % des accidents, toujours la nuit, sont des pertes de contrôle dans des véhicules seuls. Par ailleurs, encore la nuit, deux accidents sur trois sont liés à une alcoolémie positive. Quand il y a plusieurs tués, l'alcoolémie positive est présente dans 75 % des accidents. Ce chiffre monte à 90 % lorsqu'il y a plusieurs tués dans un seul véhicule.
Quelles conclusions en tirez-vous ?
L'alcool est un facteur principal de mortalité, aussi important que la vitesse. Le problème, c'est que les contrôles pour la vitesse sont cinquante fois supérieurs à ceux pour l'alcool. Ces contrôles sont exceptionnels la nuit alors qu'ils devraient être monnaie courante. Il faut que les gens aient le sentiment qu'ils peuvent être contrôlés pour cela. Cela dit, les mesures prises pour lutter contre la vitesse excessive ou le cannabis ont également mon aval, même si, pour le cannabis, elles se heurtent à des problèmes d'application.
Quelles propositions feriez-vous ?
Lorsqu'on a bu trois verres ou plus, o