Star'Ac, c'est le paradis. Celui des marchands de jouets qui applaudissent les produits inspirés de l'émission, ce qui «marche le mieux» à Noël ; celui de TF1 qui améliore sa part d'audience grâce à Nolwenn et ses amis. Celui de l'industrie du disque qui explose ses profits en France grâce à leurs prédécesseurs. Et pourtant dans le langage commun, Star'Ac est un peu devenu synonyme d'enfer. C'est Luis Fernandez, manager du PSG, à peine réchappé du licenciement sec, qui dit : «On s'est retrouvé ensemble dans un château comme dans Star Academy et j'en suis sorti.» C'est Guy Forget, capitaine de l'équipe de France de tennis, qui explique avant la finale de coupe Davis : «Ce sera dur pour celui qui ne jouera pas mais chez nous ce n'est pas Star Academy.» Ce sont les 10-14 ans qui, interrogés sur les mots qu'ils détestent le plus, glissent Star Academy à côté d'Hitler, Le Pen, Ben Laden. Drôle d'image que ce Star'Ac, une ambivalence à l'origine peut-être de son succès. Si l'émission dispute à la «Police Academy» de Sarkozy les records d'audience télévisée du moment, c'est peut-être bien que les deux à leur façon symbolisent la dureté des temps : un monde où il est normal d'être exclu quand on est le plus faible, le moins bon. Et où l'on parvient au faîte à force de travail, de talent mais aussi de discipline et de chance (celle de coller ou pas aux intérêts de la «prod'»). Star'Ac, c'est l'inverse du rêve égalitaire, l'éloge de la concurrence : on ne bâtit pas une chorale, on sél
Éditorial
Ambivalent
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publié le 21 décembre 2002 à 2h13
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