Menu
Libération

Des revendications de paternité en pagaille.

Article réservé aux abonnés
Les ex-ministres de l'Intérieur voient le fruit de leur travail.
publié le 21 décembre 2002 à 2h14

A en croire le ministre de l'Intérieur ­ et des cultes, l'accord qu'il a paraphé vendredi à la mi-journée avec les membres de la consultation sur l'islam est «historique». Un enthousiasme que tempèrent et relativisent les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy à la place Beauvau. A commencer par Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur de 1984 à 1986, puis de 1988 à 1991.

«Modèle». L'actuel membre du Conseil constitutionnel se souvient, à bon droit, avoir été celui qui a initié, en 1989, le Conseil de réflexion sur l'Islam de France (Corif). Il se remémore aussi les difficultés qu'il a connues pour mettre les différentes chapelles musulmanes autour de la même table. «C'était difficile. J'avais comme modèle la Fédération protestante de France. Mais on ne peut pas dire qu'elle représente tous les protestants. Comme on ne peut affirmer que le grand rabbin parle pour tous les Juifs.» Fort de son expérience, il ne veut pas qualifier l'accord de Nainville-les-Roches (Essonne) «d'historique». Pour cela, «il faudra attendre au moins trois ans, pour voir si cela tient».

Charles Pasqua observe une même prudence : «Attendons de voir... En matière de religion, rien n'est définitif.» Lui a repris le «bébé Corif» des mains de Pierre Joxe. Il ambitionnait de «faire comme Napoléon avec les Juifs» lorsqu'il créa le Consistoire en 1807. «J'ai failli aboutir», assure-t-il. Mais l'ancien premier flic de France (de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995) s'est heurté «à la diversité de la communauté musulmane». E