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Libération
Éditorial

Localisme.

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publié le 25 décembre 2002 à 2h15

Il en va des «petites» maternités comme des écoles, des perceptions, des postes, des commissariats, des gendarmeries ou des commerces... Le sentiment populaire a vite fait de s'enflammer pour défendre la qualité de vie que procurent ces services de proximité, derniers remparts contre la déshumanisation du territoire. Qui dit sentiment populaire dit électeurs, on a compris que les élus locaux ne sont pas en reste pour dénoncer les «décisions technocratiques» qui prétendent préférer un grand chez les autres à un petit chez soi. Ces mêmes élus qui, une fois au Parlement ou même au conseil régional, n'arrêtent pas de fustiger la pression fiscale due à l'augmentation des dépenses publiques. Ces élus encore qui conviendront que la «bonne gouvernance» est de prendre en compte tous les paramètres d'une situation et d'en dégager la solution meilleure pour l'intérêt général. Appliqué aux maternités, le raisonnement a conduit tous les ministres de la Santé à la même conclusion : dès lors que le niveau d'exigence obstétrique s'élève et que le nombre de personnels qualifiés s'abaisse, la logique est de redéployer les moyens en assurant l'accouchement proprement dit dans des grands centres bien équipés, en laissant le suivi «pré» ou «post»-natal aux «petites» maternités. Que cela conduise à des fermetures, c'est l'évidence. Mais le discours de la «rationalité» en matière de santé n'est jamais bien perçu, sauf quand il s'applique au voisin, bien entendu. C'est de la démagogie facile, mais