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Analyse

Le coup de poker de Kim Jong-il

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Le régime agiterait le spectre atomique pour arracher de l'aide.
publié le 27 décembre 2002 à 2h16

Tokyo de notre correspondant

Enième coup de bluff d'un régime obsédé par sa survie ? Nouvelle tentative d'un pays ruiné en vue d'extorquer l'aide internationale, le riz et les dollars de ses voisins ? L'annonce, le 12 décembre, de la reprise du programme nucléaire nord-coréen a surpris la communauté internationale, en particulier la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis. «La Corée du Nord étant de nouveau en faillite, le nucléaire était le seul épouvantail que Pyongyang pouvait agiter pour attirer de nouveau l'attention et, au terme de nouvelles négociations, espérer obtenir une importante assistance financière», explique, à Tokyo, le médecin allemand Norbert Vollertsen. Il a géré une dizaine d'hôpitaux en Corée du Nord avant d'être expulsé du pays l'an passé.

Surtout, l'expérience a montré, ces dernières années, qu'en période de fortes tensions avec la communauté internationale, comme c'est le cas aujourd'hui avec le trio Etats-Unis, Corée du Sud et Japon, un clivage politique se forme systématiquement à Pyongyang. Une fracture oppose les réformateurs et les pragmatiques aux tenants d'une ligne plus rigide et orthodoxe. Ce fut le cas en 1994, quand Washington offrit à Pyongyang la promesse d'une assistance économique en échange du gel de son programme nucléaire.

Bras de fer interne. D'après les observateurs, cette nouvelle partie de poker nord-coréen signifie que les «durs» du régime tiennent le Parti et la bureaucratie. La situation illustrerait paradoxalement la fragilité