Washington
de notre correspondant
La dernière fois qu'elle est apparue en public, lors d'une audition au Sénat américain en mars 2001, elle était sur la défensive, et ses longs cheveux étaient noirs. Vendredi, lors de la conférence de presse qu'elle donnait dans un hôtel d'Hollywood en Floride, elle rayonnait, et ses cheveux étaient orange et blanc. Brigitte Boisselier, directrice scientifique de Clonaid (lire page 4) annonçait, entre deux rires d'un bonheur visible, la naissance du premier clone humain : «Aujourd'hui, c'est mon jour !», commence-t-elle de sa voix d'aéroport, devant un parterre de journalistes extrêmement sceptiques, et pour cause : Clonaid est lié à la secte des raéliens, qui affirme que le monde a été créé par des extraterrestres. «Le premier bébé cloné est né. Elle est née hier, à 11 h 55 du matin... dans le pays dans lequel elle est née.» Boisselier ne donne pas le nom de l'enfant, proposant «Eve». Elle concède quelques détails : les parents sont américains. L'enfant est le clone de sa mère, sa jumelle identique. Elle a été conçue à partir d'une cellule de la peau, suivant un procédé similaire à celui utilisé pour la brebis Dolly. Sa mère a déjà eu une fille d'un premier mariage, mais son second mari est stérile. L'annonce a provoqué vendredi une série de réactions très négatives, tant chez les scientifiques que les politiques (lire page 5).
Promesse. Boisselier ne fournit aucune preuve, promettant de laisser travailler une commission de scientifiques sélec