«Combien ça coûte vraiment ? En francs, bien sûr, pas en euros.» Tout est là. Les consommateurs ont beau payer dans la monnaie de l'Union depuis un an, ils ont toujours besoin de leurs repères anciens. Ce n'est pas de la radinerie, mais de la prudence. La scène se passe aux Galeries Lafayette. «J'essaie toujours de savoir combien ça fait. Hormis les produits que j'achète tous les jours, pour le reste, la conversion est automatique et obligatoire. Elle me permet de rester vigilante sur mes dépenses», explique Marielle, 60 ans.
Brutal. Audrey, étudiante s'est, au contraire, tout de suite mise à la mode euro. Un passage en douceur dans son esprit. Mais un changement assez brutal pour son budget. Dans son porte-monnaie, l'euro ne fait que passer : «Je ne compte plus du tout en francs, mais c'est un tort. Avec l'euro, l'argent part beaucoup plus vite. Des petites sommes mais, au final, leur accumulation plombe mes comptes. Avant, 200 francs, cela représentait quelque chose, aujourd'hui, 30 euros, ce n'est plus rien. L'euro est assez traître en fait. Ceux qui évaluent d'abord la valeur en francs avant de débourser ont raison : ils ont moins de risque de se faire avoir.»
La gymnastique cérébrale de la conversion n'est pas une question d'âge. Les «convertissants» se retrouvent ainsi dans toutes les générations, comme en témoigne Dominique, 29 ans, informaticienne qui fait ses courses de Noël au Lafayette Gourmet : «Je compte toujours en francs. C'est une ancienne habitude que je n'arr