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Libération

La France dépense euro et pense franc

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Officiellement, les prix n'ont augmenté que de 0,2 %.
publié le 31 décembre 2002 à 2h17

Après l'europhorie en 2002, l'europhobie en 2003 ? Il y a un an, les Européens se ruaient sur les kits d'euros, exhibaient leurs nouveaux bil lets, s'extasiaient d'un passage à l'euro sans encombres... Aujourd'hui, place aux appels à la poursuite du double affichage (lire page 4), voire au retour des monnaies nationales, et aux polémiques sur l'euro tremplin des hausses de prix. Les Européens cohabitent avec leurs euros, mais sans ferveur. Les Français comme les autres. La preuve : les paiements en liquide ont baissé de 20 % en un an. Le franc est toujours présent dans les esprits. Il a perdu son cours légal le 18 février, a été échangé dans les banques jusqu'au 30 juin, mais reste sur les étiquettes et dans les têtes. Et pour longtemps, sans doute. «La monnaie est le symbole d'une identité, d'une appartenance», rappelle Jacques Birouste, psychologue et expert en comportements monétaires auprès du ministère de l'Economie et des Finances. «L'identification européenne commence à peine à fonctionner. C'est dans une génération que l'euro sera pleinement assimilé.»

Illusion. Ce qui laisse du temps pour que l'euro ne soit pas assimilé à «toujours plus cher». Pas de bol pour les Français, disent les experts : ils doivent composer avec un taux de conversion rock'n'roll. Multiplier par 6,55957 pour retomber sur le franc. Les Allemands, eux, n'ont qu'à multiplier par deux pour retrouver le goût du deutschemark. Cela ne les empêche pas de parler de «teuro», contraction de teuer (cher) e