Menu
Libération

Avis de tempête sur la Nasa

Article réservé aux abonnés
Comme en 1986, l'agence spatiale va devoir expliquer ses choix et ses négligences.
publié le 3 février 2003 à 22h05

New York de notre correspondant

Jusqu'au tragique matin du 28 janvier 1986, l'Amérique affichait une foi sans limites dans la Nasa. Après l'explosion au décollage de la navette Challenger toutefois, l'agence spatiale américaine allait connaître l'une des crises les plus retentissantes de son histoire. Une commission d'enquête mise en place par Ronald Reagan révélait que la Nasa avait négligé la sécurité de ses astronautes et supprimé de nombreux contrôles d'entretien de l'appareil. L'agence spatiale promettait alors de vastes réformes et assurait que les «vies humaines seraient sa priorité».

Décollages enrayés. Dix-sept ans plus tard, l'agence spatiale américaine va encore faire face à une série de questions délicates, alors qu'elle est confrontée à une véritable série noire. Avant la désintégration de Columbia, une demi-douzaine d'incidents sont venus enrayer les décollages des navettes durant l'année 2002. En novembre, par exemple, la navette Endeavour n'avait pas pu partir, du fait d'une fuite d'oxygène détectée dans l'un de ses circuits alimentant l'équipage. Un mois plus tôt, c'était le lancement d'Atlantis qui avait frôlé la catastrophe, après la panne des charges explosives censées la faire décoller.

Aujourd'hui, c'est tout simplement la gestion de la Nasa et ses choix prioritaires qui sont remis en cause. En janvier 2001, le président George W. Bush avait nommé l'un de ses anciens conseillers, Sean O'Keefe, à la tête de l'agence spatiale, avec pour principale mission de