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Libération

La fierté bafouée d'Israël

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L'Etat hébreu déplore la mort de son premier astronaute.
publié le 3 février 2003 à 22h05

Jérusalem de notre correspondant

Eliezer Wolferman détaille à l'antenne le dernier mail échangé avec le colonel Ilan Ramon, lorsque, en direct de cap Canaveral, l'envoyé de la télévision israélienne l'interrompt pour signaler «un problème de communication avec la navette Columbia». Il est 16 heures, la suite est connue. Eliezer Wolferman est le père du premier astronaute israélien, mort.

Emphase. Hier, les journaux populaires, avec la même emphase mise il y a deux semaines à célébrer l'envoi du premier Israélien dans l'espace, ont livré des éditions aux titres plus consternés les uns que les autres : «Un pays en pleurs», «La fin amère», «Je n'ai pas de tombeau où pleurer mon fils»... Samedi, dès 16 h 16, toutes les chaînes de télévision montraient les mêmes images en boucle, s'échangeaient les mêmes spécialistes de l'armée de l'air et de l'Agence spatiale israélienne. Il n'est pas jusqu'à ce «Palestine, Texas», où sont tombés les débris de Columbia, qui n'ait suscité son flot de commentaires. La disparition du colonel Ilan Ramon, 48 ans, l'un des pilotes ayant participé en 1981 au bombardement de la centrale nucléaire Osirak à Bagdad, fait de lui une icône. «C'est dans ces instants que nous (les Etats-Unis et Israël, ndlr) ressentons notre sort commun, l'identité de nos valeurs», déclarait Sharon en ouverture de la réunion de cabinet hier en réaffirmant que «d'autres Israéliens seront envoyés dans l'espace». Cette mission n'avait pourtant pas rencontré l'unanimité. Le journal