Et il se drapa dans son «courage». Contre l'«inaction» et «l'immobilisme», Jean-Pierre Raffarin promet de montrer ses muscles... plus tard. Et pour peu de temps : la réforme qu'il annonce ne sera valable que jusqu'en 2020. Ensuite, ce sera à ses successeurs de se débrouiller. Pendant des mois, le Premier ministre a parlé pour faire oublier qu'il ne faisait pas grand-chose. Aujourd'hui, il parle pour dire qu'il s'apprête à agir. Avec des grands mots («courage», «justice») et les «raffarinades» devenues de rigueur : «La nouvelle retraite, c'est de la vie en plus de la vie.» A défaut de dévoiler le contenu de sa réforme, il fait acte de bravoure et veut être jugé sur sa bonne mine.
A tâtons. Après neuf mois de gouvernement paisible, le Premier ministre aborde les affaires sérieuses, l'heure des décisions et des arbitrages. A un moment où la conjoncture n'est pas fameuse : la croissance n'est pas au rendez-vous, les plans de licenciements se multiplient. Et le locataire de Matignon mise encore sur son principal atout pour se sortir de ses premières vraies difficultés : la communication. Mais, à force de le voir s'abriter derrière elle, on en vient à se demander ce qu'il a à cacher.
Jean-Pierre Raffarin n'aime pas les affrontements, il l'a redit hier, regrettant par avance «les commentaires partisans», ou «certaines surenchères» sur ses projets de réforme et s'engageant à ne pas «entretenir la polémique». Il craint par-dessus tout d'avoir à affronter une grogne sociale équivalente