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Libération
Éditorial

Gong

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publié le 4 février 2003 à 22h06

Précédée de roulements de tambour et de cent manifestations à travers la France, c'est peu dire que la prestation de Raffarin devant le Conseil économique et social était attendue. On allait voir ce qu'on allait voir ! Hélas, on n'a pas vu. Loin de prendre le taureau des retraites par les cornes, le Premier ministre ne l'a même pas attrapé par la queue. La principale réforme qu'il a proposée, c'est une réforme qui permettra éventuellement de faire d'autres réformes ­ après 2007. Tout son discours paraissait hanté par la fameuse prédiction de Rocard assurant que le dossier des retraites avait de quoi faire tomber plusieurs gouvernements. Or, manifestement, Raffarin n'est pas candidat au grand plongeon. On peut tenir pour acquis que le gouvernement s'en tiendra à un minimum de réformes. Il ne reste pas beaucoup de place entre la plate-forme des syndicats et les principes généraux, quasi identiques, évoqués par Raffarin. Aux ministres désignés de se débrouiller pour trouver la formule qui sauvera la face à Chirac et à l'UMP sans ameuter les foules. Pour cela, on jouera sur tous les «paramètres», avec une once de capitalisation, une pincée d'augmentation des cotisations et un zeste d'individualisme.

Même si ces ambitions prudentes évoquent médiocrement «la casse sociale» dénoncée par Marie-George Buffet, leur succès n'est pas acquis d'avance. Forts d'une mobilisation relativement satisfaisante, les syndicats seront tentés de hausser la barre. Dans un dossier dont les détails tech