Attention : dossier brûlant. Hier, devant le Conseil économique et social (CES), Jean-Pierre Raffarin a pris des pincettes pour évoquer la réforme des retraites, dont Jacques Chirac a exigé qu'elle soit votée «avant l'été». L'intervention du Premier ministre avait été annoncée par son entourage comme une étape essentielle, celle où le gouvernement exposerait le cahier des charges : les principes, le calendrier, la méthode. On retiendra surtout la modestie des ambitions.
Il faut, a expliqué Raffarin, «assurer l'équilibre des régimes de retraite dans les quinze prochai nes années». L'objectif de la réforme, sur laquelle il se dit «prêt à engager la responsabilité de (s)on gouvernement devant le Parlement», se limite «à l'horizon 2020». Or, c'est jusqu'en 2040 au moins que la pyramide des âges et l'allongement de l'espérance de vie menacent le financement des régimes de retraite. Mais, pour cette éché ance, il laisse à d'autres le soin de «procéder aux ajustements utiles selon une périodicité à définir, par exemple tous les cinq ans».
Lapsus. Cette prudence de Sioux contraste avec la description dantesque que le Premier ministre a fait des enjeux. La retraite ? «Véritable pacte entre les générations», elle a «brisé cette fatalité séculaire qui faisait de la vieillesse le temps du repli, de la pauvreté, de la solitude et même souvent du dénuement». La nécessité d'une réforme ? «Le choc de 2006 est programmé, le "scénario de l'inacceptable" a été décrit et pourtant, tant que le nav