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Libération

Jacques Chirac en grand équilibriste

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Face à Tony Blair, le Président a maintenu le cap, plaidant pour la poursuite des inspections de l'ONU.
publié le 5 février 2003 à 22h07

Le Touquet

de notre envoyée spéciale

Français et Britanniques se sont attachés hier à dédramatiser le profond désaccord qui les oppose sur la crise irakienne. Lors du sommet franco-britannique qui s'est tenu au Touquet, le président Jacques Chirac et le Premier ministre Tony Blair ont célébré avec force sourires les «nombreux points d'accord» qui les rapprochent, sur la défense européenne ou sur l'Afrique par exemple, apparemment résignés à ce que l'Irak les sépare. «J'ai rarement observé une entente aussi cordiale», s'est même félicité le président français, allusion à l'Entente cordiale conclue entre les deux pays en 1904.

Fermeté. Si Tony Blair espérait infléchir la position française et rallier Paris à l'idée d'une seconde résolution du Conseil de sécurité qui autoriserait le recours à la force, il a dû très vite se rendre à l'évidence : Paris persiste et signe. «L'essentiel est de laisser les inspecteurs poursuivre leur travail, et tout doit être fait pour leur donner les moyens dont ils ont besoin, a martelé Chirac. Nous pensons qu'il est possible d'atteindre l'objectif (le désarmement de l'Irak, ndlr) par cette voie.» Défiant Washington, Paris, pour qui la guerre reste «la plus mauvaise des solutions», se refuse à fixer un terme à la mission des inspecteurs, et donc à discuter d'une nouvelle résolution pour le moment. Le processus de désarmement pacifique «est loin d'être arrivé à son terme», a souligné Chirac

Devant une telle détermination affichée, Tony Blair n'a pu que