Genève de notre correspondant
Faut-il ou non anticiper la guerre au risque de paraître l'accompagner ? Les agences onusiennes avaient ces dernières semaines dissimulé leurs préparatifs. Le mot d'ordre était venu du siège new-yorkais : «Motus et bouche cousue.» Le secrétariat de l'ONU ne voulait pas donner l'impression que la guerre est inévitable. Mais ces 48 dernières heures, devant la détermination américaine, le mas que est tombé. L'ONU dévoile ses scénarios du désastre humanitaire à venir. Rudd Lubbers, haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés (HCR) vient d'indiquer que son agence travaille sur un scénario de «500 000 à 600 000 réfugiés». «La moitié, particulièrement les chiites du sud du pays, trouverait protection en Iran, les Kurdes se dirigeraient surtout vers la Turquie, et un certain nombre d'Arabes sunnites, notamment ceux fidèles au régime de Saddam Hussein, chercheraient à s'abriter en Syrie et en Jordanie.» Toujours selon Lubbers, ni l'Arabie Saoudite, ni le Koweït, ne souhaitent ouvrir leurs frontières à des réfugiés, mais Riyad est prêt «au nom de la solidarité islamique à participer au financement de cette opération».
Formation minimale. Le patron du HCR a indiqué que «200 employés du HCR attendaient leur ordre de marche pour boucler leurs valises et s'envoler dans les pays voisins de l'Irak, afin d'épauler les sections nationales du Croissant-Rouge et les différents gouvernements». Ces humanitaires ont reçu une formation minimale, en cas d'utilisation