New York de notre correspondant
Colin Powell n'a pas lésiné sur les moyens. Pour présenter ses éléments «convaincants» de la poursuite par l'Irak de ses programmes de construction d'armes de destruction massive, deux écrans vidéo géants avaient été placés dans la salle du Conseil de sécurité. Durant quatre-vingt-dix minutes, à l'aide de photos satellite et d'écoutes de ses services secrets, le secrétaire d'Etat a tenté de convaincre la communauté internationale de la «politique de tromperie de l'Irak» et des liens de Bagdad avec le réseau Al-Qaeda. Au terme de l'exercice, la majorité du Conseil de sécurité, dont la France, la Chine et la Russie, a toutefois continué à se prononcer, «pour l'instant», en faveur de la poursuite des missions d'inspections dans l'espoir de trouver une issue pacifique à la crise.
«Coordination». La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangè res, Domini que de Villepin, a profité de l'occasion pour proposer un nouveau «renforcement» du régime d'inspections. Intervenant après le discours de Colin Powell, Villepin a estimé que son «exposé apporte une nouvelle justification à la voie choisie par les Nations unies», et suggéré de «mettre en place un corps spécialisé chargé de maintenir sous surveillance les sites et les zones déjà contrôlées» par les inspecteurs, assurant que la France est à cet effet «prête à déployer des appareils d'observation Mirage IV». Le ministre a aussi proposé de «doubler ou tripler» le nombre des inspecteurs et de