La quête d'un mieux-être a toujours été le fonds de commerce des sectes. Mais, depuis quelque temps, la porosité du secteur de la santé inquiète. Sont particulièrement concernés : l'exercice classique de la médecine et le champ des psychothérapies. Dans les deux cas, les recrutements ne sont plus massifs mais individuels. Et les groupes sectaires qui s'y rattachent apparaissent de manière moins visible que Moon ou l'Eglise de scientologie il y a quelques années. «Le paysage est plus diffus», souligne Anne Fournier, chargée de mission à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) et auteure de plusieurs ouvrages sur les sectes (1). L'offre attire beaucoup de «consommateurs ponctuels». Des gens qui se laissent tenter par des thérapies par le tarot, des stages de communication pour «apprendre à gérer ses émotions», qui dévorent des ouvrages new age, commandent des compléments alimentaires. Tous n'entrent pas forcément dans une secte, mais ils gravitent autour. Parmi ce public, l'attirance est forte pour les médecines parallèles, mais pas seulement. «Nouveau souffle».
Les médecins traditionnels se font parfois avoir. Dans un rapport du 27 septembre 1996, le conseil de l'ordre des médecins, en lien avec les Renseignements généraux, estimait qu'il existait 3 000 médecins sectaires en France (soit 1 % de la profession). «Des professionnels de la santé, les libéraux, se tournent vers le sectarisme au bout de dix ou de quinze ans de