Baroud d'honneur ou rupture entre la France et les Etats-Unis ? En attendant une vraie guerre dans le Golfe, la guerre des mots et des nerfs a éclaté au-dessus de l'Atlantique. Bush ayant donné jeudi un brusque coup d'accélérateur sur la voie de la confrontation avec Bagdad, en déclarant que «la partie est finie», Chirac a donné vendredi un coup de frein appuyé, réaffirmant qu'«on peut désarmer l'Irak sans faire la guerre». On n'est pas loin du dérapage incontrôlé...
Chirac fait un pari à haut risque. Mise-t-il sur une hypothétique, tardive et soudaine conversion du tyran de Bagdad, qui, convaincu des vertus de la coopération internationale, renoncerait à ces armes de destruction massive dont il a été par le passé l'adepte et l'utilisateur le plus cynique ? Mise-t-il sur un hypothétique, tardif et soudain ralliement de George W. Bush à l'idée que les inspections suffisent à museler Saddam ? Deux changements aussi improbables l'un que l'autre. D'autant que le pari français de «désarmer l'Irak sans faire la guerre» n'a de sens que depuis que l'armada américaine incite Saddam au réalisme.
«La guerre n'est pas inévitable», répète le président français, certain de s'assurer ce disant une réelle popularité française et internationale dans le rôle d'opposant numéro 1 à Bush.
Mais il se garde de répondre à deux questions essentielles. La première est de savoir ce que ferait la France si Saddam refusait d'être désarmé, comme il le refuse depuis douze ans. Fera-t-elle la guerre ?
La secon