Washington de notre correspondant
Les Français n'ont pas très bonne presse, ces temps-ci, aux Etats-Unis. Sous la plume des chroniqueurs les plus virulents, le «corrompu» Jacques Chirac «transforme la France en abject proxénète de Saddam» (Christopher Hitchen, dans le Wall Street Journal) et son ministre des Affaires étrangères, l'«huileux» Dominique de Villepin, «pratique un exercice pour lequel la France a souvent aiguisé son savoir-faire depuis 1870, la retraite» (George Will, dans le Washington Post)... Même un très fin analyste comme Thomas Friedman jugeait hier dans le New York Times que «la France est tellement obsédée par son besoin de faire l'importante en se différenciant des Etats-Unis qu'elle en devient bête». Ces quelques jugements donnent une petite idée des jurons que doit proférer, en privé, l'équipe de Bush à l'encontre des Français.
«Inexcusable». Le week-end n'a pas arrangé le climat transatlantique. La menace franco-germano-belge de mettre un veto aux préparatifs militaires de l'Otan a été jugée «inexcusable» par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld comme par le secrétaire d'Etat Colin Powell. Quant au «plan secret» franco-allemand, révélé par Der Spiegel et qui viserait à renforcer les moyens des inspecteurs, il n'a pas manqué d'aggraver l'agacement des Américains.
«Je ne vois pas où mènerait un renforcement des inspecteurs», a répété Colin Powell, qui passait hier d'un plateau de télévision à l'autre. Il a conseillé aux Français et aux Allema