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Libération

Paris-Berlin: un plan de bataille pacifique

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Lancée dans une certaine confusion, l'initiative braque Washington davantage.
publié le 10 février 2003 à 22h10

Munich envoyée spéciale

Pour une initiative diplomatique, c'est mal parti : la France et l'Allemagne ont cafouillé ce week-end, annonçant, puis démentant, puis sous-entendant avoir bien un «plan» alternatif à la guerre en Irak, mais sans pour autant l'appeler «plan». Le tout à la barbe des Américains, qui n'ont guère apprécié. La chancellerie allemande, anxieuse de rompre son isolement, a tiré la première, racontant à l'hebdomadaire Spiegel que Français et Allemands auraient un «plan», baptisé «projet Mirage», pour désarmer l'Irak. Exposé avec force détails par le Spiegel, ce «plan» consisterait à envoyer une forte troupe armée des Nations unies en Irak, pour en faire, de facto, un «protectorat de l'ONU». Ces Casques bleus devraient épauler le travail des inspecteurs en désarmement, dont le nombre (une centaine actuellement) serait multiplié par trois. Le contrôle aérien serait assuré par les Mirage IV français, les avions-espions américains U2 et le drone allemand Luna.

Furieux. Le ministre allemand de la Défense, Peter Struck, a confirmé hier l'existence de ce «plan» en annonçant que le Conseil de sécurité pourrait en être saisi vendredi, après l'audition des inspecteurs en chef, Hans Blix et Mohamed el-Baradei. Sitôt cette confirmation tombée à Berlin, le ministère français des Affaires étrangères démentait pourtant l'existence de tout «plan». L'Allemagne veut simplement «faire des propositions qui peuvent venir s'ajouter aux propositions françaises», relativisait aussi la