George W. Bush, et des médias américains qui cèdent à l'hystérie nationaliste, découvrent avec l'énervement exaspéré de gosses de riches dont le jouet ne marche pas que le reste du monde occidental (sans parler du reste du monde tout court) ne leur obéit pas encore au doigt et à l'oeil.
La France, l'Allemagne et la Russie refusent la logique de guerre en Irak, en dépit du Blitzkrieg américain.
Bush peut certes choisir de faire cavalier seul, ignorant ses plus proches alliés, et ses partenaires les plus importants. Chirac n'en a pas moins raison de s'opposer à ce que l'ONU, et l'Otan, servent de cache-sexe à la volonté américaine. La guerre ne se décide pas par diktat.
De Bush, on peut dire ce que Graham Greene disait de son «Américain bien tranquille» à la veille de la guerre du Vietnam : on ne vit jamais «homme qui ait eu d'aussi bons motifs pour tous les dégâts qu'il a provoqués» sans parler de tous ceux qu'il risque de faire, en ouvrant le feu dans le baril de poudre du Proche-Orient. Comme l'Allemand Joschka Fischer, «nous ne sommes pas convaincus» à ce jour qu'il soit indispensable de faire la guerre à l'Irak pour assurer la sécurité du monde. Les risques de l'aventure paraissent en l'état plus élevés que les espoirs qu'un éventuel renversement de Saddam pourrait susciter pour la région.
Le «non» français à la guerre serait bien sûr plus convaincant si, au-delà d'un «non» à l'unilatéralisme de Washington, il était accompagné d'une vraie stratégie pour désarmer le tyran de