La guerre n'est pas encore décidée qu'elle produit déjà ses effets. Les signes extérieurs visibles : une hausse de 12 dollars du prix du pétrole, et un attentisme généralisé des entreprises, qui se manifeste par le gel des investissements et des embauches. L'Insee, hier, a fait état d'un recul de la production industrielle en décembre de 1,8 %. Pour Marc Touati, économiste chez Natexis, «la consommation continue de résister mais commence à épuiser ses dernières cartouches (...) Soit les entreprises françaises jouent au plus vite le jeu de la rationalité en modernisant leurs équipements et la croissance française est sauvée, soit elles restent enfermées dans leur frilosité et l'économie française peut s'attendre à souffrir en 2003.»
L'avant-guerre n'est pas rose. Mais la guerre elle-même et l'après-guerre sont porteuses d'autres dangers économiques. Dessinant un scénario noir pour l'économie française.
1 - Le seuil fatidique du baril à 35 dollars
Si les économies occidentales, et particulièrement française, sont moins sensibles au cours du pétrole que lors des deux grands chocs pétroliers (1973 et 1979), une hausse durable du cours du baril aurait néanmoins des effets sensibles sur la consommation. En 2000, le pétrole avait atteint le même niveau qu'actuellement, 32 dollars le baril, entraînant une ponction de 1 % du revenu disponible, et provoquant une grogne sociale et des barrages routiers qui avaient gagné toute l'Europe. Le gouvernement Jospin avait mis en place une taxe fl