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Libération

Arithmétique et rhétorique

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Washington tente de rallier une majorité.
publié le 14 février 2003 à 22h15

New York de notre correspondant

«Finalement, ce sera purement et simplement une question d'arithmétique, résume un diplomate. Qui du camp de la guerre ou du camp de la paix parviendra à convaincre le maximum de personnes au sein du Conseil de sécurité ?» Depuis plus d'une semaine, à l'ONU, l'heure est aux calculs. Pour imposer ses vues au sein du Conseil de sécurité, les Etats-Unis devront remporter neuf voix sur quinze. Mais aussi éviter un veto d'un des cinq membres permanents (lire ci-contre).

A ce jour, c'est le camp en faveur d'une solution pacifique qui semble l'emporter. La semaine passée, à la suite de l'exposé de Colin Powell, onze des quinze membres du Conseil s'étaient prononcés contre une «guerre immédiate» et pour la poursuite des inspections. Depuis, les Etats-Unis ont multiplié les pressions pour faire changer l'équilibre onusien. La Maison Blanche, qui peut compter sur les voix de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de la Bulgarie, tente ouvertement de rallier des membres non permanents, comme le Chili, l'Angola, la Guinée ou même le Pakistan.

Pour ces pays, que certains diplomates appellent «les pays du marais», parce qu'ils sont susceptibles de changer d'avis, l'exposé du rapport sera déterminant. «Les Américains espèrent les convaincre en dernier recours si les inspecteurs sont sévères, assure un diplomate. Washington a déjà exploité les menaces que fait peser Ben Laden et ses liens présumés avec l'Irak. Il suffira d'un constat de "non-coopération active" de