Washington
de notre correspondant
Si d'aventure les Etats-Unis ont, dans les jours qui viennent, à choisir entre l'ONU et la guerre, ils n'hésiteront pas : ils poursuivront leurs projets d'invasion de l'Irak. Et ils rejetteront la responsabilité de l'affaiblissement de l'ONU sur les autres membres du Conseil de sécurité, notamment ceux de la «vieille Europe». Personne à Washington ne tient à en arriver là. Ce scénario nourrit d'ailleurs les cauchemars de Colin Powell, secrétaire d'Etat, qui se bat depuis plus de six mois pour rassembler derrière le drapeau américain le plus de pays possible. Militairement, les Etats-Unis peuvent certes se débrouiller presque seuls. Mais ils ont besoin d'une vaste coalition à la fois pour légitimer leur action, notamment auprès des populations des pays arabes, mais aussi pour préparer l'après-Saddam : l'occupation d'un pays de 23 millions d'habitants promet d'être lon gue, difficile et coûteuse. Si l'ONU bloque, pourtant, la Maison Blanche a juré qu'elle se passerait de son feu vert.
Bill Clinton. Pour les dirigeants américains, le procès en unilatéralisme que leur font les pays européens est absurde. N'ont-ils pas accepté de jouer en septembre la carte de l'ONU, alors que rien, à leurs yeux, ne les y obligeait ? Pour eux, les Européens changent les règles en milieu de partie. Une résolution a été unanimement votée, exigeant le désarmement de l'Irak, sous peine de «conséquences sérieuses». Or Saddam Hussein n'a ni livré ses armes ni prouvé leur