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Libération

La Belgique retourne sa veste proaméricaine

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Gouvernement et opinion publique fiers d'être associés à Paris et à Berlin.
publié le 14 février 2003 à 22h15

Bruxelles correspondance

«La France, l'Allemagne et... la quoi ?», demande un George W. Bush croqué par Le Kroll dans le quotidien belge le Soir au lendemain du veto de Bruxelles à l'Otan. «La Belgique, Président», lui souffle son secrétaire d'Etat, Colin Powell. «P'tain, qu'est-ce que c'est compliqué l'Europe», conclut le président américain affublé de santiags et d'un chapeau de cow-boy. Sur le côté, un minuscule ministre des Affaires étrangères belge, Louis Michel, avertit : «Et attention, on a des écolos... (au gouvernement).»

La première puissance du monde peut bien les ignorer, les Belges assument avec fierté leur opposition à une intervention américaine unilatérale en Irak. La population, les médias et la quasi-totalité de la classe politique s'accordent pour privilégier tous les moyens de pression diplomatiques qui permettent d'éviter le recours à la force.

Distance. Le plus surprenant n'est pas tant l'hostilité des Belges à la guerre que la soudaine prise de distance du gouvernement à l'égard des Etats-Unis. Paul Goosens, chef du service étranger de l'agence de presse Belga, reconnaît son étonnement : «Les ministres des Affaires étrangères ont toujours été très atlantistes et très humbles vis-à-vis des Etats-Unis. L'allégeance à l'égard de l'Amérique en matière de diplomatie, c'est presque une règle ici.»

Pourquoi ce revirement ? Les maladresses de Bush et de son administration y sont pour beaucoup. Les propos du secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, sur l