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Libération

Premiers ébranlements à droite

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Elus et ex-ministres circonspects face à la fermeté de l'Elysée.
publié le 14 février 2003 à 22h15

Jusqu'où ne pas aller trop loin ? A mesure que les Etats-Unis haussent le ton, l'inquiétude croît dans les rangs de la droite française. S'ils n'osent ouvertement remettre en cause les positions exprimées par Jacques Chirac, des élus UMP redoutent que le refroidissement des relations franco-américaines laisse des traces profondes. Et, au sein du groupe UMP à l'Assemblée, une question fait son chemin : à force de multiplier les coups de menton, le chef de l'Etat n'est-il pas en train d'isoler la France durablement ?

Jacques Chirac, ce sont ses amis qui en parlent le mieux. Un ancien ministre s'«inquiète» des conséquences de la fermeté du Président, un député UMP, pourtant fervent chiraquien, dénonce l'«escalade» dans laquelle il s'est laissé entraîner ou encore un autre député UMP regrette son «jusqu'au-boutisme». Des parlementaires de la majorité critiquent surtout le «caractère impétueux» du ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, «affaibli par la situation ivoirienne», ou s'insurgent que la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, ait «cru bon d'insulter Donald Rumsfeld», le secrétaire américain à la Défense, à Berlin le week-end dernier. Mercredi, l'intervention de Villepin devant le groupe UMP de l'Assemblée a d'ailleurs laissé plusieurs députés sur leur faim...

Fermeté. Jusqu'à présent, Chirac avait pourtant (presque) réussi l'union nationale derrière lui. L'ensemble du monde politique hexagonal récusant, sur des modes différents, l'attitude des Etat