Londres de notre correspondant
Quel point commun existe-t-il entre le Sun, le Times, le Sunday Times, BSkyB en Grande-Bretagne, le New York Post, Fox TV aux Etats-Unis , le Melbourne Herald Sun ou le Wellington Dominion Post en Australie ? Tabloïds, télévisions par satellite, quotidiens et hebdo, ces médias dispersés à travers le monde appartiennent tous à un même homme, Rupert Murdoch, et, à l'unisson de leur maître, ils entonnent les mêmes chansons martiales. Depuis le début de la crise irakienne, le magnat australo-américain a mis son armée des ondes et de papier à la disposition de George W. Bush et de Tony Blair. Dans son édition d'hier, le Sun, entre son habituelle pin-up aux seins nus et ses non moins rituelles vociférations antifrançaises, se flatte d'être : «Le journal qui soutient nos boys dans le Golfe.» Il se préoccupe autant de leur moral que de leur confort, et apprenant qu'ils manquaient de papier-toilette vient de leur en envoyer 45 000 rouleaux,un par soldat. «Go get Saddam ! («Allez attraper Saddam»)», lance-t-il à ses troupes.
Exacerbé. Cette pugnacité tranche avec le scepticisme de ses rivaux. A l'exception du Daily Telegraph (droite), la presse du royaume, à l'image de l'opinion, n'est guère va-t-en-guerre. Ce n'est pas la première fois que le Sun, vendu chaque jour à plus de 3,5 millions d'exemplaires, se distingue par un nationalisme exacerbé. L'appui sans faille aux «forces» combattantes constitue l'un de ses credos, tout comme le French bashin