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Libération

Des médias anglo-saxons à l'artillerie lourde

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L'empire Murdoch s'affiche proguerre. Mais, notamment aux Etats-Unis, toute la presse n'est pas à l'unisson.
publié le 21 février 2003 à 22h28

Londres de notre correspondant

Quel point commun existe-t-il entre le Sun, le Times, le Sunday Times, BSkyB ­ en Grande-Bretagne­, le New York Post, Fox TV ­ aux Etats-Unis ­, le Melbourne Herald Sun ou le Wellington Dominion Post ­ en Australie ? Tabloïds, télévisions par satellite, quotidiens et hebdo, ces médias dispersés à travers le monde appartiennent tous à un même homme, Rupert Murdoch, et, à l'unisson de leur maître, ils entonnent les mêmes chansons martiales. Depuis le début de la crise irakienne, le magnat australo-américain a mis son armée des ondes et de papier à la disposition de George W. Bush et de Tony Blair. Dans son édition d'hier, le Sun, entre son habituelle pin-up aux seins nus et ses non moins rituelles vociférations antifrançaises, se flatte d'être : «Le journal qui soutient nos boys dans le Golfe.» Il se préoccupe autant de leur moral que de leur confort, et apprenant qu'ils manquaient de papier-toilette vient de leur en envoyer 45 000 rouleaux,un par soldat. «Go get Saddam ! («Allez attraper Saddam»)», lance-t-il à ses troupes.

Exacerbé. Cette pugnacité tranche avec le scepticisme de ses rivaux. A l'exception du Daily Telegraph (droite), la presse du royaume, à l'image de l'opinion, n'est guère va-t-en-guerre. Ce n'est pas la première fois que le Sun, vendu chaque jour à plus de 3,5 millions d'exemplaires, se distingue par un nationalisme exacerbé. L'appui sans faille aux «forces» combattantes constitue l'un de ses credos, tout comme le French bashin