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Libération

La Chine, opposante fragile à la guerre

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Pékin ne prendra aucun risque de brouille avec l'administration Bush.
publié le 24 février 2003 à 22h35

Pékin de notre correspondant

La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, s'est rangée derrière la France, la Russie et l'Allemagne pour s'opposer à la guerre en Irak. Mais elle ne fera rien qui compromettrait ses bonnes relations avec Washington. Pour les dirigeants chinois, le problème irakien, contrairement au dossier nord-coréen qui les concerne au premier chef, est trop lointain pour justifier une brouille ou même des tensions avec l'administration Bush, alors qu'ils ont mis plus d'un an à surmonter leurs difficultés initiales avec cette dernière. La Chine est l'un des rares pays où il n'y a pas eu de manifestations de rue contre la guerre : une poignée d'intellectuels liés à la «nouvelle gauche» chinoise a dû se contenter de déposer une pétition à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin...

Tant que le front antiguerre tiendra bon, la Chine l'appuiera publiquement : elle continue ainsi de réclamer plus de temps pour les inspecteurs, et entend garder un rôle central au Conseil de sécurité. Mais que ce front commence à se déliter, et que les Etats-Unis finissent par obtenir la résolution qu'ils souhaitent, on aura toutes les chances de voir la Chine se réfugier dans l'abstention, comme à chaque crise internationale.

Arrivé hier à Pékin dans le cadre d'une tournée en Asie, Colin Powell, le secrétaire d'Etat américain, sait bien qu'il n'obtiendra pas un soutien public de Pékin à la position des Etats-Unis. Il se contentera d'un feu vert tacite dès lors que la résistance europ