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Libération

La Russie, pro-paix ambiguë

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Moscou pense surtout à ses intérêts commerciaux dans la région.
publié le 24 février 2003 à 22h35

Moscou

de notre correspondante

Ralliée à la position franco-allemande sur la poursuite des inspections en Irak, la Russie évite de lever le voile sur ses intentions en cas de présentation d'une nouvelle résolution. Officiellement, elle affirme qu'à ce stade elle ne saurait voter aucun texte qui implique un recours automatique à la guerre, mais aucun responsable n'explique si cela signifie que la Russie s'abstiendra ou si elle fera usage de son droit de veto.

Avantageusement en retrait derrière Paris et Berlin, Moscou restera dans l'ambiguïté tant qu'il aura l'impression que les efforts diplomatiques pourront encore porter leurs fruits. Comprenant que le temps presse, le président Vladimir Poutine a dépêché ce week-end à Bagdad Evgueni Primakov, l'ex-ministre soviétique des Affaires étrangères et ex-Premier ministre russe, un éminent spécialiste du Moyen-Orient, pour une mission dont le contenu n'a pas été dévoilé.

L'opposition de Moscou à la guerre n'est pas le résultat d'une pression de l'opinion publique, partagée, mais plutôt indifférente. Elle tient plutôt à ses intérêts commerciaux, surtout pétroliers, dans la région, ainsi qu'à sa crainte de ne jamais recouvrer l'importante dette irakienne. Dans tous les cas de figure, le Kremlin, qui a joué la carte de l'alliance antiterroriste avec Washington après les attentats du 11 septembre, gagnant le droit de poursuivre impunément sa campagne contre la Tchétchénie, prendra bien soin de ne pas trop heurter les susceptibilités améric