Londres de notre correspondant
Tony Blair fait face à une révolte de la Chambre des communes sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq ans. Hier, pas moins de 199 députés (sur un total de 659), dont une bonne moitié de travaillistes, ont voté contre une intervention militaire en Irak. Un résultat inattendu qui prend valeur d'avertissement au cas où la Grande-Bretagne partirait en guerre aux côtés des Etats-Unis sans mandat du Conseil de sécurité de l'ONU.
«Pas des détectives». Lors du débat sur sa politique vis-à-vis de l'Irak, le Premier ministre a campé sur ses positions. La veille, il avait qualifié d'«absurde» la proposition de la France, de l'Allemagne et de la Russie de donner plus de temps aux inspecteurs. «Ce ne sont pas des détectives», avait-il rappelé. Sans une coopération totale de Saddam, leur travail revient à chercher une aiguille dans «un pays grand comme la France». Hier, il a répété qu'il espérait toujours obtenir le vote par le Conseil de sécurité d'une seconde résolution autorisant le recours à la force pour désarmer l'Irak (lire page 2).
Prudemment, le gouvernement avait déposé une motion de soutien à la «stratégie britannique» aux Nations unies, sans référence explicite à un possible recours à la force. La manoeuvre n'a pas suffi à éviter la défection de nombreux députés travaillistes. «L'heure n'est pas venue et les arguments (en faveur d'un conflit armé, ndlr) ne sont pas encore convaincants, a déclaré Chris Smith, un ancien ministre de To