Erbil envoyé spécial
Les troupes de Saddam Hussein qui ne sont à guère plus de 30 km à vol d'oiseau tiennent sous leurs canons la petite station de villégiature de Salaheddine, sur une montagne au-dessus d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien qui échappe depuis 1991 à la tutelle de Bagdad. Malgré ces risques théoriques, la quasi-totalité des forces d'opposition au régime irakien est réunie là depuis hier pour préparer l'après-Saddam dans un «Irak fédéral et démocratique». C'est la première fois depuis dix ans qu'ils sont ainsi ensemble sur le sol irakien et, à la différence de 1992, ils savent que le moment de vérité est proche, comme est venu le leur rappeler Zalmay Khalilzad, représentant du président américain auprès de l'opposition. «Un nouvel Irak va bientôt rejoindre la famille des nations avec de nouvelles relations entre le centre et les régions, incluant le fédéralisme», a martelé l'envoyé américain, s'adressant à la cinquantaine de membres du «comité de suivi» mis en place en décembre par l'opposition après une grande réunion à Londres, pour mettre sur pied une direction unifiée et une stratégie commune.
Véhéments. Il y a là les leaders des deux partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, qui contrôle le Nord et l'Ouest, et son rival, Jalal Talabani, dont l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) est installée à l'est. Ainsi qu'Ahmad Chalabi, leader du Congrès national irakien (CNI) longtemps chéri par les Américains qui aujourd'hui s'e