Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Dieu est certes partout, mais ses zélateurs souhaitent que Son nom soit inscrit en toutes lettres dans la future Constitution de l'Union élargie. On n'est jamais assez prudent. Les Eglises chrétiennes, qui militent bruyamment en faveur de cette invocatio Dei, espèrent bien parvenir à leurs fins en faisant jouer leurs relais au sein de la Convention européenne présidée par Valéry Giscard d'Estaing. La chrétienté peut compter sur des soutiens nombreux et diversifiés, de l'Italie à la Pologne, en passant par la Slovaquie ou le Luxembourg, comme l'a montré le débat, hier, en séance plénière, consacré aux premiers articles du projet de Constitution. Même si les partisans de Dieu se recrutent essentiellement à droite, on y trouve aussi des socialistes, grâce à la Pologne qui, comme un seul homme, s'est rangée derrière le Saint-Siège.
«Source de la beauté». Le débat s'est cristallisé autour de l'article 2 consacré aux valeurs de l'Union. Plusieurs conventionnels ont proposé de l'amender afin d'y introduire une référence religieuse. Les plus radicaux, au nom du groupe du Parti populaire européen (PPE, démocrates-chrétiens et conservateurs), suggèrent une formulation calquée sur le préambule de la Constitution polonaise : «Les valeurs de l'Union comprennent les valeurs de ceux qui croient en Dieu comme source de la vérité, de la justice, du bien et de la beauté de même que celles de ceux qui ne partagent pas cette foi et cherchent ces valeurs univer