Washington
de notre correspondant
Rien ne tourne comme l'espérait George W. Bush. Hier, la Maison Blanche a reconnu que le vote du Parlement turc, qui a rejeté l'installation de 62 000 GI's sur son territoire, a été une «surprise» : le cadeau de quelque 15 milliards de dollars d'aide n'a pas suffi à convaincre l'allié turc. Par ailleurs, Saddam Hussein commence à désarmer, même si c'est au compte-gouttes : le dictateur a détruit hier une nouvelle poignée de missiles Al-Samoud 2 prohibés.
Il promet même «dans une semaine» un rapport faisant la lumière sur ce que sont devenus ses stocks de bacille de charbon ou de gaz innervant VX. Des gestes considérés comme risibles par Washington, mais qui n'en confortent pas moins les arguments des opposants à la guerre. Pour les Américains, la pêche aux voix au Conseil de sécurité de l'ONU s'avère beaucoup plus ardue que prévue : une majorité de pays souhaite toujours laisser plus de temps aux inspecteurs. Au sein même de l'opinion américaine, les réserves contre la guerre se multiplient. Dans un éditorial, le New York Times a ainsi pris très clairement position, hier, en faveur de la poursuite des inspections.
Blair inquiet. Pourtant, ces revers n'affectent aucunement la détermination du Président, bien au contraire. Depuis quelques jours, les Américains font comprendre que, désormais, même une accélération spectaculaire de la coopération irakienne avec l'ONU ne suffira pas à écarter la guerre : il faudra aussi que Saddam Hussein s'exile. Po