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Libération

Blair menacé par sa propre famille

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De plus en plus de travaillistes s'opposent à une guerre sans aval de l'ONU.
publié le 10 mars 2003 à 21h56

Londres de notre correspondant

Le Premier ministre britannique fera face à une fronde au sein même de son gouvernement s'il part en guerre sans un mandat de l'ONU. Hier, Tony Blair a enregistré sa première défection lorsque le député Andrew Reed a annoncé qu'il quittait le cabinet de la ministre de l'Environnement, Margaret Beckett. Quatre autres secrétaires parlementaires (PPS), ces assistants qui assurent la liaison entre un ministre et les Communes, menacent d'agir de même. «Si nous n'obtenons pas une seconde résolution [à l'ONU], je démissionnerai. J'ai déjà prévenu les whips (chefs de file parlementaires)», avait déclaré la veille Andrew Reed au Sunday Telegraph. Hier, le député travailliste n'a pas voulu expliquer pourquoi il avait décidé de claquer la porte du cabinet sans même attendre le vote au Conseil de sécurité. Dans un court communiqué, il s'est borné à indiquer qu'il soutenait toujours les efforts diplomatiques de son pays aux Nations unies.

Pour ne pas être accusés de désertion, d'autres membres de l'exécutif pourraient être tentés de suivre son exemple sans attendre le début des hostilités. Ce week-end, deux secrétaires parlementaires ont également évoqué publiquement leur éventuel départ: «Il me sera très difficile de soutenir le gouvernement en l'absence d'une véritable résolution de l'ONU», a prévenu le député Michael Jabez Foster, qui assiste le procureur général, lord Goldsmith.

Crise ouverte. La rébellion ne se limite pas au premier échelon de l'appareil